« J’ai eu le bonheur de connaître Vladimir Jankélévitch et de le rencontrer souvent à partir des années cinquante, lorsqu’un changement de domicile me rapprocha du sien, cet immeuble du Quai aux fleurs, face à l’île Saint-Louis.
Déjà, lors de mes années d’études, ses ouvrages sur Ravel, ses écrits sur Fauré et ses premiers livres sur Debussy m’avaient enchanté et je compris vite que la musique était partie intégrante de l’univers de ce grand penseur. Lorsqu’on lui posait la question « Peut-on vivre sans philosophie ? » il répondait « Certainement comme on peut vivre sans amour ou sans musique, mais pas si bien ! »
Je dois, comme Geneviève Joy, ma femme, d’avoir connu Jankélévitch par mes grands amis, Monique Haas et Marcel Mihalovici – Monique que Jankélévitch admirait tellement et à qui il dédia l’un de ses livres sur Debussy. Dans son appartement où son piano ne cessait de l’attirer entre ses cours à la Sorbonne, il aimait recevoir les plus jeunes interprètes. S’il ne nous avait pas quittés si tôt, son attention se serait sans doute portée sur le genre d’événement qu’a constitué à Orléans, la création du Concours International de piano, initiative due au talent et à l’énergie de Françoise Thinat dans le but de faire mieux connaître la musique de notre temps.
Témoignage d’Henri Dutilleux sur son ami philosophe
lors du vernissage de l’exposition, 2006
Du 11 janvier au 11 février 2006.
Médiathèque d’Orléans.
Grand philosophe de la morale et des principes fondamentaux, Vladimir Jankélévitch était aussi une âme à l’écoute et un grand philosophe de la musique. Il a su inventer une philosophie capable de comprendre l’ineffable, l’insaisissable mystère de l’expression la plus universelle mais aussi la plus difficile à expliquer, celle de la musique. Sa pensée, son écriture, son verbe puissant et poétique ouvrent à la compréhension de l’œuvre des musiciens qu’il chérissait tout particulièrement, Mompou, Déodat de Séverac, Fauré, Debussy, Liszt, et bien d’autres, sa correspondance et ses manuscrits témoignent du lien amical et sensible entre le philosophe et les musiciens de son temps.
Les candidats au Concours international de piano d’Orléans sauront parallèlement faire « pleuvoir les petites notes en tiède giboulée sur les touches » comme l’aurait aimé Jankélévitch, et réveiller les senteurs d’Espagne, les parfums de Russie et la douceur nerveuse et voluptueuse de Claude de France. Les documents présentés sont pour la plupart extraits de la collection de Françoise Schwab, de la collection François Georges et des collections de la Bibliothèque Mahler.
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